dimanche 23 septembre 2012

[Test] Final Fantasy IX



16 février 2001. La PS1 est en fin de vie et Final Fantasy IX sort dans nos contrées. L'apogée du légendaire trio des Final Fantasy PS1. Un titre légendaire que le temps ne ternira jamais. Une oeuvre d'art que chaque joueur au monde devrait avoir touché au moins une fois dans sa vie. Squaresoft montre une nouvelle fois qu'en matière de RPG, il y a un maître, indétrônable, et qui n'en finira jamais de nous faire rêver.


  • Alexandrie, Alexandra

Il est difficile de résumer efficacement Final Fantasy IX. L'histoire de ce titre est si dense, si merveilleusement construite que quelques paragraphes ne sont que trop peu pour donner un juste aperçu de ce qu'il est réellement.
Alexandrie. Là où tout commence. D'un côté, nous avons le groupe des Tantalas qui vient à bord de son aérothéâtre pour donner une représentation. D'un autre côté, Grenat, la jeune princesse d'Alexandrie, projette de fuguer en infiltrant l'aérothéâtre à l'insu de tous. Or, les Tantalas sont justement là pour enlever la princesse, sous le couvert de jouer une pièce de théâtre. Et finalement, nous avons le petit Bibi, un jeune mage noir qui vient, comme chaque citoyen d'Alexandrie, voir la représentation théâtrale. Mais il va malgré lui se retrouver embarqué dans l'affaire d'enlèvement. Une croisée des chemins fortuite qui va mettre sur les rails une histoire riche en rebondissements et sans le moindre temps mort.
En effet, si l'on peut soulever un des points forts de FFIX, c'est très clairement son histoire. Rarement un jeu vidéo nous aura conté des aventures avec un tel brio. Son univers est d'une richesse incroyable, ses héros attachants, sa narration ne souffre d'absolument aucune faille, et tous ces éléments magiques sont liés d'un magnifique fil d'or : le fil du rythme. Aucune baisse de régime n'est à constater à un seul moment de l'aventure, le ton variant sans le moindre bémol entre humour et tragédie. Le joueur est transporté du début à la fin, et il ne sortira des pages de ce conte à la fois sombre et merveilleux qu'une fois le mot "Fin" faisant son apparition à l'écran.


  • Quand le pixel prend vie

FFIX est incroyablement beau. Probablement le plus beau jeu de la PS1. Et très probablement encore un très beau titre à l'heure actuelle, qui n'a pas à rougir devant les grosses productions HD.
L'univers médiéval fantastique agrémenté de steampunk ressort avec brio, d'un côté grâce aux superbes décors en 3D précalculée qui fourmillent de détails et sont plein de vie. Tous les rouages et machines à vapeur qui animent la ville de Lindblum rendent cette dernière vivante et plus vraie que nature. D'un autre côté, nous avons la modélisation des personnages qui est exemplaire : à quelques exceptions près, chaque personnage, du héros principal au petit PNJ du coin de rue, a son propre modèle avec ses animations propres. Ce sont de petits détails qui rendent chaque protagoniste unique. Qui ne sera pas émerveillé devant l'animation de Bibi qui se tapote pour se dépoussiérer et réajuste son chapeau après avoir chuté ?
Bibi est d'ailleurs très probablement le personnage le plus vivant de FFIX, contre toute attente. Qui pourrait se douter que deux petits yeux rond collés sur un visage noir puissent transmettre autant d'émotion ? Peu de monde, jusqu'à voir la cinématique Mage vs Mage qui est sûrement l'argument le plus probant pour juger de la force émotionnelle du titre. Mais même sans s'en tenir au cas par cas, chaque cinématique a un impact incroyable, en plus d'être d'une beauté à couper le souffle. Nul besoin de voix à l'époque, les seuls visages des protagonnistes étaient bien assez pour dire ce qu'il y avait à dire.
Et pour parfaire cet ensemble, Nobuo Uematsu nous sert ici probablement parmis ses compositions les plus remarquables. Plus d'une centaine de pistes et chacune d'elle est mémorable, que l'ambiance soit tragique, joyeuse, triste ou pesante, chaque thème s'accorde parfaitement avec les événements qui se déroulent au sein de l'histoire. Il est absolument impossible dès lors de ne pas être happé par ce titre.


  • Le perfection n'existe pas

Et à ce sujet, même un titre aussi abouti que Final Fantasy IX n'échappe pas à quelques fausses notes. Fort heureusement, rien qui n'entache vraiment le tableau, mais malgré tout il faut savoir être franc et montrer du doigt là où ça ne va pas.
Car si le système de combat de ce FF est diablement efficace, bien que classique, il souffre d'un défaut qui a du rendre fou une génération de joueurs impatients : la leeeeeeeenteuuuuuuuuur absolument insupportable des combats. Avant que les personnages bénéficient de la compétence Autobooster, un tour d'attaque prend un temps fou, et on ne comprend vraiment pas ce qui s'est passé dans la tête des développeurs, surtout après un FFVIII où l'ATB prenait moins d'une seconde à se charger. L'argument des quatre personnages à gérer au lieu de trois parait être le seul vraiment valide, mais il reste peu pertinent malgré tout. On se contentera donc de dire que ce défaut est vraiment la plus grosse ombre sur la toile de maître qu'est FFIX.
On passera en vitesse sur le Tetra Master, le jeu de carte, qui doit probablement lui aussi souffrir de la comparaison avec son excellent homologue de FFVIII, le Triple Triad. Si ce dernier était réellement convaincant, la version du neuvième opus pêche de par son côté aléatoire trop présent dans un mini-jeu où la réflexion et la logique devraient primer.
Devrait-on aussi citer le personnage en demi-teinte qu'est Kweena par rapport à tous les autres héros qui présentent chacun une histoire très fouillée, tandis que l'amatrice de grenouilles n'a que la nourriture à l'esprit tandis que le monde sombre dans le chaos. On saluera tout de même les touches d'humour qu'elle apporte, ainsi que quelques interventions bien placées et pleines de bon sens.

  • Mais nul besoin d'être parfait pour exceller

En effet, peu importe quelques coquilles quand le reste de l'oeuvre est à la hauteur de sa réputation.
FFIX est un jeu extrêmement complet qui, en plus de captiver le joueur, parvient à l'amuser. Que cela soit par l'excellent système d'apprentissage des capacités qui passe par l'équipement que l'on porte, les multiples quêtes annexes disponibles dans les différentes villes, le très vaste mini-jeu des chocobos, ou encore les combats contre de puissants adversaires cachés, l'ennui est un terme clairement absent.
Et même la sempiternelle alternance ville-donjon propre aux RPG ne se montrera pas agaçante, car chaque donjon possède ses mécaniques les rendant très agréable à parcourir. Les passages en ville sont agrémentés de multiples saynètes, appelé ATE (pour Active Time Event), afin de montrer ce que font vos coéquipiers tandis que vous arpentez les rues avec votre héros. De cette manière, même les phases d'exploration sont baignées dans la trame scénaristique, et l'histoire, tout comme la psychologie des personnages, ne cessent d'évoluer à chaque minute de l'aventure.


  • Pour conclure

Il est difficile d'être à la fois précis pour un test et évasif pour ne pas trop en dire quand il s'agit de Final Fantasy IX. C'est un jeu qui a marqué une génération, mais qui a le pouvoir d'en marquer encore d'autres.
Sans failles, il se pose sans conteste comme l'un des plus grands RPG de l'histoire du jeu vidéo, et ça ne serait que pure folie de passer à côté d'un tel titre. L'une de ces perles rares que l'on peut sans sourciller qualifier d'oeuvre d'art.


Source des screens : jeuxvideo.com

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